Dénonce ton porc.

Dénonce ton porc.

Si vous vous enquerriez auprès d’un cochon, sur la question : Dénonce ton porc, celui-ci, interloqué, vous pousserait gentiment de son groin. Sans doute, aura-t-il été offusqué par l’emploi de son nom dans ce genre d’affaires.

Steven Spielberg, réalisateur, scénariste et producteur nous a enchanté avec E.T. l’extra-terrestre mais a causé beaucoup de tort aux requins avec « Les Dents de la mer » adapté du roman éponyme de Peter Benchley, publié en 1974 aux éditions Doubleday.

Tant que j’y suis, une petite pensée mordante pour Jean de La Fontaine. Lequel a passé un bout de  son temps à anthropomorphiser de pauvres bestioles qui ne demandaient qu’à rester dans l’ombre de leur abri naturel.

La Cigale et la Fourmi

Le Loup et le Chien

Le Rat de ville et le Rat des champs

Le Coq et la Perle

Fable n° 20

Livre I

Un jour un Coq détourna
Une Perle qu’il donna
Au beau premier Lapidaire.
Je la crois fine, dit-il,
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire.
Un ignorant hérita
D’un manuscrit qu’il porta
Chez son voisin le Libraire.
Je crois, dit-il, qu’il est bon
Mais le moindre ducaton
Serait bien mieux mon affaire.

Badinage mis  à part, pourquoi ou comment cette expression : Dénonce ton porc, a fait son apparition métaphorique  sans comparaison explicite!

En bref, tout est bon dans le cochon sauf ce credo qui lui colle à la peau : Dénonce ton porc !

Malheureusement pour la gent porcine, nous n’avons aucune réponse plausible quand à cette image si ce n’est sa tirelire en forme de bouchon.

Mettre une étiquette aussi lourde à cet animal que celle de « Dénonce ton porc »  relève de la folie du code-barre. J’aimerais vous parler de Scarlett, non pas de Scarlett O’Hara dans : Autant en emporte le vent… mais d’une cochon coach ( une thérapeute) dans les aéroports.Scarlett cochon coach

Mais d’où vient cette expression , sale porc… (cela n’a ni queue , ni tête) mais (dans une conscience non consciente ) on la retrouve dans : Pain, amour et fantaisie, un film du Réalisateur : Luigi Comencini avec, Gina Lollobrigida : Reste polie même un porc peut faire un bon mari.

Une tirelire en forme de petit cochon

Dénonce ton porc

Le nacarat de la figurine et le rose tirant sur le rouge du fond ainsi que sur  sa fente à monnaie ancestrale,  s’impose aux regard dans une attitude figée de porcelaine.

Dans l’antiquité , la truie  avait comme « valeur »  symbole de la fertilité.

 

 

 

 

Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait son cinémaMes pas foulent le sol de l’allée des mûriers. Devant moi se dresse  La Chartreuse, un bel edifice, imposant, presque intimidant.  Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait son cinéma, mais ici, pas de starlettes, pas d’indics ni de proc. Et pourtant, les victimes se ramassent à la pelle, allongées en pile rectilignes sur les stands des auteurs.

La grille ouverte, menant à La Chartreuse, a été sommairement transformée en une sorte de café théâtre flanquée de son affiche sur fond rouge, comme un avertissement. Le spectacle continue dans les jardins avec des scènes de crimes sur banderoles jaunes, écriture noire .

Le roman noir a planté son décor.

Mes pas glissent de marche en marches jusqu’à l’entrée. Montrer pattes blanches et présenter son sac à main, ouvert, aux agents de la sécurité. Ça ne rigole pas. En tout cas, pas eux.

Depuis 2005, chaque premier week-end d’octobre et ce, pendant trois jours, la ville de Villeneuve lez Avignon invite une cinquantaine d’auteurs de romans noirs à venir rencontrer leur public, transmettre leur passion, dédicacer leurs livres dans les salles, les jardins et les cloîtres de la Chartreuse pontificale du Val-de-Bénédiction, fondée au XIVème siècle. Cette année, le  douzième millésime du Festival du Polar a remporté un joli succès. L’occasion aussi de décerner le Prix des Lecteurs à Colin Niel, pour son polar « Obia », publié aux éditions du Rouergue.

De nombreuses animations parallèles à ce festival du Polar,  sont proposées, tels qu’expositions, jeux, cinéma, ateliers, spectacles, tables rondes.

Une table ronde ayant pour sujet « Le roman noir dans le décor », animée par Hervé Claude, avec Pascal Dessaint, Xavier-Marie Bonnot et Franck Bouysse, a particulièrement retenue, mon attention.

Pascal Dessain dans «Le chemin s’arrêtera là » trouve sa trame dans les laissés-pour-compte de notre époque, la fragilité des êtres et la confusion des sentiments. Sur fond de questions sociales, dans un paysage industriel lourd et moribond, la nature reprend inexorablement ses droits, illustrant la faillite d’un modèle industriel.

Xavier-Marie Bonnot dans « La Dame de Pierre » l’accent est mis sur l’atmosphère taiseuse des gens de la montagnes. Il est question de courage, d’ouverture, de tolérance, d’oser s’accepter soi-même et surtout, d’accepter l’autre tel qu’il est.

Plus que le décor et paradoxalement, ce qui est remarquable chez Franck Bouysse, c’est son style dans son nouveau roman «  Grossir le ciel » . Loin d’être sobre, économe, resserré, comme dans la plupart de ces précédents romans, il nous surprend par son écriture qui apporte de la lumière dans un décor d’une terrible noirceur.

Le roman noir,  une intrigue, une mise en abîme sociétale, mais aussi, et surtout, un décor, personnage à part entière du polar, tout comme la bande originale d’un film est indissociable de ses acteurs.

Festival du Polar-Villeneuve-lez-AvignonAvec « Les mâchoires du serpent » de Hervé Claude, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre crimes et pratiques ancestrales aborigènes d’Australie, pays où il vit désormais. Hervé Claude nous dépeint avec une grande acuité le portrait d’une Australie riche de ses contradictions, ultralibérale, conservatrice, violente et pourtant terre d’accueil.

À la suite de cette table ronde, Hervé Claude, a pris mon bras pour m’emmener à la découverte de son nouveau roman: Crystal City.

« Il y a une mine, au nord-ouest de l’Australie, où un meurtre a été commis. Mais ce meurtre n’était qu’un des nombreux symptômes d’une maladie en train de se répandre comme une peste sur tout le pays. »

Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

La section « Illustrés » et BD du Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait le plus grand bonheur des petits et des grands.

En signe de reconnaissance, les auteurs dédicacent leurs ouvrages à grands coups de crayonnage pour leurs fans. Les artistes ne lésinent  pas avec leur générosité graphique . Des chefs d’œuvre, leurs dessins croqués sur le vif et personnalisé pour leurs fans. Ils ont un sacré talent ces artistes.

Et pour conclure, j’ai essayé de vous faire partager mon enthousiasme pour cet événement, rendez-vous incontournable des amoureux du polar, et vous incite à venir en 2017 pour la découverte de sa treizième édition du Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon.

 

 

 

 

 

 

Autour d’une soupe, livres, recettes.

Autour d’une soupe, livres, recettes.

Depuis le fin fond des âges et pour chacun, tout commence autour d’une soupe. Des siècles avant notre notre ère, le bouillon, ancêtre de la soupe préside en nous et en la cuisine de nos aïeux.  Ainsi, l’homme a découvert le feu et le moyen de faire chauffer de l’eau pour y faire cuire des aliments. Toutes les espérances sont promises, un trou dans la terre et des pierres ardentes jetées dans l’eau avec une peau de bête, un estomac, une cuisse. Il en va ainsi des croyances « autour d’une soupe » Alors, conséquemment et de la sorte, l’homme maîtrise la poterie dans l’antiquité, puis l’usage du fer, les chaudrons faciliteront la cuisson des aliments. Ce mode de préparation permettant d’attendrir les viandes, d’en accentuer la saveur par association avec les légumes et les aromates.  Les Gaulois utilisaient le bouillon de cuisson de leurs viandes pour y adjoindre légumes et herbes potagères, prenant ainsi peu à peu le nom de potage.

Autour d'une soupe, livres, recettes.Dés lors, croyances et identité autour « autour d’une soupe », dont l’origine est discutée, (conditionne à notre insu, dés l’enfance, l’usage et la consommation de la soupe) apparaît entre le XIIIème et XVème siècle. Il existe une différence historique et sociale entre la soupe et le potage. La soupe, qui aurait une étymologie germanique, venant du mot franc « sappa » signifiant « tremper » était le plat du pauvre car cela consistait à tremper le pain. Consommée dans l’unique pièce à vivre organisée autour de l’âtre, la soupe constitue l’essentiel des trois principaux repas. Alors que le potage était celui des classes aisées car il était plus onctueux et robuste que la soupe.

Par conséquent, les découvertes des nouveaux continents commencées au XV éme siècle entraînent une importante diversification dans les composés de la soupe. Terme qui regroupe désormais les potages. Les condiments ou ingrédients venant parfois de pays lointains. De plus, le développement de l’imprimerie par Gutenberg en 1492 a permis une large diffusion des ouvrages consacrés au bon usage des aliments.

Autour d’une soupe, les ouvrages ou recueils de recettes se multiplient aux XVIIème et XVIIIème siècles.

Autour d'une soupe, livres, recettes.

De cette façon, les soupes et potages sont très présents dans la littérature. Scarron , écrivain sous le règne de Louis XVIII fît l’éloge du potage. Massialot, chef cuisinier pour diverses cours, en 1691, dans le « Nouveau cuisinier royal et bourgeois », nous livre une recette de « potage de santé » . Et donc, plus tard en 1861, le chapitre 11 de la « Comédie Enfantine » de Louis Ratisbonne, ouvrage couronné par l’Académie française, se rapporte à la soupe.

Bien sûr, la soupe reprendra tout son intérêt lors des crises économiques, des dernières grandes guerres du XXème Siècle. Dans sa « Cuisine économique et facile » publiée en 1916, L. Marcenay nous donne des recettes simples et peu chères comme le potage au vermicelle à l’eau et au beurre. “Salez de l’eau bouillante, mettez-y du vermicelle que vous laisserez cuire. Ajoutez un morceau de beurre, liez d’un jaune d’œuf et versez.”

Les soupes au gruau de sarrasin ou d’avoine, ou encore la soupe à la bière. En 1918 Auguste Jotterand, auteur suisse, donne dans « La nouvelle Cuisine de guerre » une recette de soupe au maïs roussi.

En conclusion, je vous renvoie à cet excellent article :  L’histoire de la soupe de Bruno Denise. Lequel a inspiré ce billet plus ou moins consciemment …Lequel mis à l’épreuve avec le temps, par toutes sortes d’impressions et d’aparté sur le sujet se maintient .

De digression en divagation et dans un registre beaucoup moins guerrier, je vous propose une version typiquement provençale et vous livre sans façon la recette de ma soupe au pistou.

 

Rentrée littéraire 2016

Rentrée littéraire 2016

Avant de revenir sur ce sujet, un détour par France culture qui met l’accent sur la précarité des auteurs, car en France, seuls une quarantaine d’écrivains vivraient de leur plume, un chiffre à mettre en balance avec les 560 romans et recueils de qui paraîtront entre la mi-août et la fin octobre (Livres Hebdo.)

Rentrée littéraire 2016, quelle histoire raconte cette nouvelle saison? 

Ma préférence va pour : Le Règne animal de Jean-Baptiste Del Amo, qui aborde la rudesse des rapports humains tout en dénonçant la domination des hommes sur les bêtes . Lauréat du « Premier prix » du jury de L’île aux Livres/ La Petite Cour. Mais attendons les autres récompensés. Récompense, un bien grand mot, peut-on à ce juste titre consentir à tous les sacrifices. Sainte Ligne éditoriale oblige, pas vraiment, il s’agit d’un choix précaire en l’apparence. Celui du verbe incarné à travers un texte. Et peu importe ce que peut en dire votre psy. Si toutefois, vous êtes abonné à l’un d’eux ! Ainsi je ne nommerais celui-ci et son incontournable succès au cinéma.

Anguille sous roches, premier roman d’Ali Zamir, jeune auteur de 27 ans de l’archipel des Comores, encensé par une critique quasi-unanime qui fait l’éloge de cette histoire de jeune fille pas sage, de passage, de traversée et de passeur : Un diamant pur, assourdissant de talent (Le Point) éclatant (Marianne), singulier (AFP), prose vertigineuse, sensuelle et révoltée (Le Monde) étonnant et dépaysant (FNAC), roman aussi étourdissant qu’envoûtant ( leslibraires.fr ) et pour d’autres, une puissance époustouflante, une langue à la fois inventive et précise, un rythme et un souffle… Le fond de ma pensée : son écriture tient d’une intelligence scénique et dramaturgique éblouissante !

Chacun y va de sa plume pour mettre en valeur sa sélection.

Dans ce tour d’horizon, certains font une place de choix à Chloé Delaume avec Les sorcières de la République,  racontant à l’aune des Présidentielles, l’arrivée au pouvoir du Parti du Cercle, émanation d’une secte féministe qui a pour souhait ; compenser quelques millénaires de domination masculine, entre liberté et parité.

Enfin, dans un autre registre, la bande dessinée, Les Culottés de Pénélope Bagieu est souvent citée. Deux tomes d’histoires de femmes battantes.

Rentrée littéraire 2016

 

Pour conclure, si chacun (e)  avait le temps et le budget, on aimerait bien, au fil des saisons lire les nouveautés de la Rentrée littéraire ! Heureusement il y a le format E-book, plus accessible, pour se faire plaisir sur « Liseuse ».

 

 

 

 

 

Je vous livre ma soupe au pistou

Je vous livre ma soupe au pistou

En cette saison aoûtienne, ouvrez grand vos papilles, l’heure est à recevoir autour d’une soupe  au pistou  et à sa dégustation. 

À chacun, chacune, sa recette. La mienne, je vous le concède, est un chouia trop douce en ail et basilic. Alors, c’est de pied ferme que je vous attends pour la savourer, en fin de soirée.

Un grand dîner paré de vert se profile à l’horizon.

L’exubérance chlorophyllienne des feuilles de basilic et la sensibilité blanche ou violette de l’ail nouveau assure une atmosphère toute provençale autour de la célèbre

soupe au pistou.

Cependant, elle paraît si simple à réaliser, cette soupe, que trop souvent on néglige sa préparation. Il s’agit avant tout de ne pas faire trop cuire les légumes afin de conserver leur croquant.

Ce croquant que vous ne retrouverez jamais dans une préparation, fut-elle en bocal en verre, portant l’appellation bio.

La soupe au pistouLa soupe  au pistou, c’est une recette de grand-mère :

On écosse les cocos rouges, les blancs, les petits pois, on équeute les haricots verts, les plats et les feuilles de basilic.

Dans une grande cocotte, commencer par mettre au feu, dans l’eau froide, les cocos rouges. Vingt minutes plus tard, adjoindre les blancs et autres légumes au fil du frémissement de la marmite.

Entre-temps, couper au couteau sur une planche de bois, en olivier de préférence, ( le robot est à bannir) les courgettes coupées en rondelles,  ou en quatre dans le sens de la longueur, en cubes, les incorporer à la cuisson douce.

Prendre des tomates allongées car elles rendent moins d’eau que les rondes, les peler, les épépinées.

Ainsi vient à point le temps du « pistou ». Éplucher les gousses d’une tête d’ail, effeuiller de ses feuilles un plan de basilic en terre, pilonner avec une  généreuse cuillère d’huile d’olive.

À mélanger avec les quartiers de tomates émondées sur feu modéré. Il importe que le cœur de la tomate soit encore cru. Qui l’eût cru ? Les joues en feu sont les vertus de l’ail et du basilic !

 Pour conclure, servez avec des coquillettes et versez sur chaque assiettée, des copeaux de parmesan affiné, grand âge.

J ‘ai du pain sur la planche, mes convives ne vont pas tarder à arriver. Les carafes d’eau et de vin blanc, rosé ou rouge valdinguent avec la couleur et les effluves de l’ail et  du basilic. Des tranches de pain grillées, tartinées d’un soupçon d’ail et d’huile d’olive tournent d’un hôte à un autre.

Recevoir autour d’une soupe c’est autant d’amour à partager.

Avignon en scène : Vilar, Shakespeare.

De Vilar à Shakespeare, Avignon en scène.

Un théâtre d’auteurs à la découverte d’Avignon en scène. Amis et touristes, amoureux des arts, Avignon en scène est l’objet d’une balade photographique, poétique à travers ses rues pavées. Ô combien, attachantes. Dans les rues de la cité des Papes, porté par l’ambiance festive, l’idéal est de se mettre en pilote automatique. Entre parades et distribution de tracts par les artistes. D’une ruelle à une autre la musique vous accompagne et s’immisce dans un battement de cil, dépeignant les souffrances de l’amour, les douleurs de la passion. Les insomnies, les jours interminables, les nuits peuplées de songes propres au théâtre.  Avignon en scène, siège de la papauté perpétue sa tradition des arts vivants depuis 1947. Certes, mais serait-ce à cause de Shakespeare ? Sans nul doute. Le soleil d’été joue à cache-cache avec les centaines d’affiches suspendues à vos zygomatiques pour y mettre un zeste de comédie. Coquetteries se profilant à l’ombre des meurtrières des fenêtres du Palais des Papes. Avignon en scène suggère, n’impose pas, ouvre à travers son festival des chemins en chacun de nous. Que nous révèle le festival d’Avignon, aussi vaste que vertigineux. Danse la rue ou dans les salles, il y a toujours de belles découvertes à faire. Le nombre de pièces de théâtre ne cessant d’augmenter, il est sage de réserver le ou les spectacles à la cour d’honneur bien avant que ne débute la saison. Il faut laisser du temps au temps pour aérer, chasser la poussière dans les salles réservées à un spectacle qui se monte tant dans le IN autant que dans le Off, lequel continue jusqu’au 30 juillet. Le IN tirant le rideau le 24. Avignon sans son festival, et sa fontaine de la cour du Cloître saint Louis, absolument inconcevable. To be or not to be touche au cœur l’intention et l’attention à être ou ne pas être porté par la voix d’un acteur. Sacré conteur, sacré Shakespeare, sacré Vilar, sacré festival, sacrée Cité papale. La rencontre d’Avignon avec la scène artistique, une fenêtre ouverte sur la vie par la voix du théâtre. Certains artistes peuvent grimper la hauteur des murailles du palais des papes, silencieusement, en chaussons de danseuse, exécutant ce pas de danse jusqu’à la dernière ogive au risque de troubler le calme de cette vénérable demeure. Défi relevé haut la main, les pieds incrustés dans les interstices entre deux pierres d’escalade. Intra-muros, si les vieilles pierres pouvaient parler du théâtre d’auteurs, elles déclameraient du Shakespeare ou du Tchekhov. De la cour d’honneur du Palais des Papes à La maison Jean Vilar, de la Place des Corps saints au Cloître saint Louis, s’invite le théâtre, celui de l’élite, et l’autre, dit populaire. Pour votre sécurité… Toujours au moins deux, les toubibs de garde à La cour d’honneur. En bref, l’ossature symbolique du festival d’Avignon est en perpétuel mouvement dû à l’être et à la pensée. To be or not to be !