Les prédateurs
Les prédateurs, ( The Hunger, la faim, en anglais ) premier film de Tony Scott, sort sur les écrans en 1983.
Quatre ans après le phénoménal « Alien », réalisé par son frère Ridley.
Si ce dernier est un film de pure science-fiction, Les prédateurs se frotte au vampirisme dans le New York contemporain. Il voit la rencontre de deux monstres sacrés : Catherine Deneuve et David Bowie, au sommet de leur gloire respective. Le film rencontre un assez bon succès commercial et critique (Festival de Cannes) et assied définitivement le statut de David, l’acteur. Le film est tiré du roman éponyme de Whitley Strieber. Auteur fort intéressant au demeurant.
La musique est supervisée par Michel Rubini, compositeur et pianiste de formation classique, qui a réalisé quelques autres bandes originales de film (Manhunter de Michael Mann en 86) C’est aussi un musicien qui vient du célèbre label musical Motown, il a travaillé avec Sinatra, excusez du peu…
C’est une très belle musique d’inspiration classique avec des passages tristes et romantiques sur des extraits réarrangés du trio en E flat opus 100 de Frantz Schubert. Le mariage entre cette mélodie mélancolique et les magnifiques images de la scène finale dans laquelle Deneuve se bat avec les spectres au milieu des voiles et des pigeons est particulièrement fort et marquant. Notons aussi un morceau du groupe Bauhaus lors de la scène de la boîte de nuit. Musique froide de rock gothique synthétique représentative de l’époque et qui s’accorde bien avec l’ambiance du film. Globalement, et sans avoir jamais rencontré un énorme succès populaire, cette BOF est d’un excellent niveau en elle-même, et se marie parfaitement avec les images. Le film, quant à lui, a très bien vieilli jusqu’à acquérir le statut tant galvaudé de « culte ». Je dirais qu’il s’agit d’un chef d’œuvre du genre « vampire », voire, peut-être, d’un chef-d’œuvre tout court.