Noël au balcon

Noël au balcon.

 A noël je n’ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J’aime chaque saison pour ce qu’elle apporte.
 Shakespeare
Noël au balcon

 

Noël , Ambiance festive, un moment privilégié de l’année pour les cadeaux.

Les interdits irritent et les malices sont autant de délices. Alors place aux fantaisies  de Josie et à ses bourdes légendaires .

Joyeux Noël avec Macadam Garrigues

 

 

 

De la résonance à une émergence du corps à corps, Noël s’inscrit dans une perpétuelle tradition du corps-accord avec ses festivités.

 

 

Le testament d’Émile

Le testament d’Émile, fil d’Ariane.

Au fil de la plume, Patricia Nandes nous emmène dans l’univers paradoxal de Macadam-garrigues et d’un testament, celui d’Émile.
Quitter Marseille. Sur la route, une autre vie, à la découverte de la garrigue et du Lubéron.
Mais comment l’appréhender, par quel bout l’attraper, cette nouvelle vie ?
De quelle façon placer le récit de cette nouvelle vie sans se couper totalement de ses racines urbaines. Il faut trouver l’équilibre et rester sur la ligne de flottaison des sentiments.
Un défi que relève l’auteure, chacune des existences se détache avec netteté, épouse les anfractuosités des unes et des autres.
De cette aventure humaine, ne reste en fin de compte que cette main tendue vers le champ des possibles, au-delà du simple rêve, au-delà des ruines du passé et celles, bien réelles, d’un vieux mas défraîchi.Toutes les forces des figurants flirtent avec le pressentiment d’une vie plus intense … le désir de se réinventer et de faire en sorte que ça marche.
Le testament d’Émile au même titre qu’un fil d’Ariane.
« Je te laisse tout, enfin tout ce que j’avais, le bar, ma vieille Clio et la maison familiale. Tu verras, Lioux est un petit coin de paradis, tu t’imagines même pas comme la vie peut y être belle ! Occupe-toi des filles , Max, qu’on reste une famille jusqu’au bout. »
Plus facile à dire qu’à faire.
Une famille, un lien, une petite entreprise. Nos héros sont confrontés à la double nécessité de respecter la parole de leur ami Émile et de pérenniser un avenir bancal. Alors il faut se jeter à l’eau, tout vendre, partir, construire et vivre, tout en sachant que la vie ne tient qu’à un fil. Le deuil comme ciment mémoriel, ils vont jeter leurs dernières forces dans la réfection du mas, ne surtout pas mollir, affronter les fêlures du passé, consolider les fondations d’une maison commune sans jamais perdre leur sens de l’humour. En rire avant de pleurer, Josie, le travesti, en joue sans le savoir, comme jadis monsieur Jourdain maniait la prose en l’ignorant.
En eux, tant de plaisirs oubliés se bousculent, remontent à la surface, suivis d’une inquiétude : Le jeu en vaut-il la chandelle ? Y arriverons-nous ? Changer de vie c’est avant tout accepter l’échec, s’en nourrir, s’en gaver, se faire une indigestion d’incertitudes et les recycler en terreau fécond.
Macadam-garrigues, un trait d’absinthe sur un morceau de sucre, il fait tourner la tête et taquine l’ivresse des profondeurs de l’âme humaine.

Changer de vie

Changer de vie, pas si simple .

Tout commence par un enterrement mais celui d’Émile et de son imprévu bagage, son testament en guise de cadeau d’héritage à Max… induit les personnages de Macadam-garrigues à  changer de vie.

Ceux-ci vont tout mettre en œuvre pour relever le défi !

Un défi que relève  le Sanglier  Littéraire, pourtant Dieu sait quelle  mauvaise réputation à le sanglier pour les chasseurs.

On dit de lui, qu’il a mauvais caractère, mais celui-ci est d’une autre trempe, il a brossé un portrait au poil dans l’univers de Macadam-garrigues.

Vous me direz… les garrigues lui sont familières, de bauges en Bauge et bories, il y promène sa légendaire silhouette de sanglier  et sa truffe infaillible.

Il a bon goût, le bougre, ainsi a-t-il décidé de frotter son cuir sur la reliure de ce titre qui sent bon le midi et les rôles de chacun des protagonistes  retentissants sur l’histoire.

Macadam-garrigues chroniqué par La Bauge Littéraire .

Macadam Garrigue, un titre qui porte la route inscrite dans ses gènes. Celle, mythique, qui permet les grands départs. Celle qui, refusant d’être moyen, se fait but. Et celle aussi qui relie les territoires, les mondes, qui permet de franchir la distance et de faire un trait d’union entre des existences que tout semble, d’emblée, séparer. Mais la route, le trait d’union implicite entre le macadam – Marseille – et la Garrigue – le Lubéron – est surtout un chiffre pour désigner les existences que Patricia Nandes a placées au cœur de son récit. Des existences qui auront à faire face à un défi extraordinaire, celui de se réinventer, de tout remettre en question sans se couper du passé.

Un passé dont elles tirent la légitimation de se transplanter et en même temps la force de le faire.

Une poignée de putes et un auteur aux relents de Bukowski face au défi de se réinventer une existence!
Si la route est donc une sorte de trait d’union entre des existences, la vie, elle, est une parenthèse, une parenthèse ouverte et close par la mort. 

Tout commence effectivement par un enterrement, et tout se clôt par une réflexion à propos du départ, le dernier, celui qui permettra d’embrasser du regard le terrain où des vies se sont écoulées, paisiblement, jusqu’au dernier instant qu’on aura appris à vivre sans amertume :

L’image sera fugace, quelques secondes tout au plus, mais l’idée qu’il s’était fait du bonheur se figera dans un silence de garrigues. (Chap. 32)

Un auteur, une poignée de putes et Émile, le patron du rade du coin, voici l’équipe rassemblée par Patricia Nandes dans une rue de Marseille « qui grimpait des Réformés jusqu’à la Plaine » (Chap. 1). Plus ou moins confortablement installés dans leurs existences de marginaux, ils sauront profiter de l’occasion qui se présente à l’improviste quand la mort, en fauchant Émile, leur tient la main pour leur offrir la chance de faire face à un nouveau défi, celui de se réinventer sans trahir la vie qui les a façonnés.

Une plante arrachée au sol qui l’a fait grandir, peu importe les travers qu’il lui a imprimé, nécessite des soins particuliers afin de reprendre racine. Cela s’applique aussi à la petite troupe qui quitte le territoire familier de Marseille et son espace nourricier pour s’installer en pleine campagne. Une campagne pleine d’une étrange beauté que Patricia Nandes sait peindre avec application sans jamais tomber dans la niaiserie romantique qui prônerait le « retour à la nature ».

Le travail est dur et il faut apprendre un tas de choses dont le citadin a oublié jusqu’à l’existence.

Macadam-garigues

 Avec Macadam-garrigues …Le récit se passe de drames et de retournements et progresse en ligne droite vers une issue qui ne surprend pas vraiment. Mais le roman n’a pas besoin d’une intrigue tordue, ficelée en suivant les recettes à succès des dramaturges hollywoodiens, pour réussir. Le seul drame qui s’y déroule, c’est celui de l’existence humaine avec ses revers, ses retournements et ses surprises qui, s’ils passent largement inaperçus des voisins, n’en bouleversent pas moins celui ou celle qui les vit, tout surpris de constater que la vie, ce n’est pas toujours ce que, bêtement, on imaginait.

On pourrait, par instants, penser qu’il y a comme une douceur sirupeuse qui sournoisement se glisserait dans le récit, menaçant de noyer l’humain sous une couche gluante faite de niaiserie et de – trop – bons sentiments. Mais c’est compter sans la maîtrise de l’auteure qui évite les dérapages et qui ne déroge jamais à son plus noble devoir, celui de peindre des hommes et des femmes rongés par leur condition, toujours sur le point d’être absorbés par le néant qui les entoure et dont seuls les protègent l’amour et l’estime qu’ils portent à leurs semblables.

Macadam Garrigues, c’est le roman d’une aventure profondément humaine, celle de l’amitié et de l’amour, celle d’hommes et de femmes capables de se prendre en main et de se réinventer, capables surtout de tendre la main à leurs prochains pour faire un bout de route ensemble.